mardi 3 juin 2008

... qu'il arrive parfois que...






Il arrive parfois que l'on vienne à se demander pourquoi on existe. Des questions triviales certes, mais que l'on va tout de même se poser sans cesse. Des questions sans réponse. A quoi ça sert de vivre? C'est chiant! On passe la majorité de son temps à ne pas vivre, pour pouvoir avoir quelques moments de vraie vie… mais l'un n'existe pas sans l'autre, et ne faire que "vraiment vivre", n'est possible, sauf exception, que si l'on accepte aussi de se sacrifier un peu… Je ne sais pas pourquoi j'ai commencé à écrire ceci. Bizarrement, je n'arrive pas à avancer sur la rédaction de ma thèse… mais là, je n'ai aucune difficulté à remplir cette page blanche. Bien sûr, il est très facile d'écrire quand les propos n'ont pas de rapport avec des résultats scientifiques, un courant idéologique précis, une bibliographie rigoureuse… en ce qui me concerne en tout cas. (Sans doute préférais-je tout ce qui n'est pas rigoureux? L'inrigueur' existe-t-elle?) J'ai souvent l'impression que ça ne devrait pas être le cas, et que je devrais prendre un certain plaisir à rédiger cette satanée thèse… j'ai perdu ce plaisir, cette envie, il y a plusieurs années déjà. Reviendra-t-il? Je ne sais pas. Je ne sais même pas si je l'espère. Peut être est-ce mieux. J'ai seulement peur que désormais plus rien ne m'intéresse assez pour que je daigne y sacrifier ma vie. Je n'aime pas souffrir sûrement. Je ne sais pas faire d'effort non plus. J'ai sans doute toujours estimé que ça n'en valait pas la peine, et que ce qui pouvait s'obtenir en douceur et gratuitement était bien suffisant. Partisan du moindre effort mais pas fainéant non plus… ça n'est pas joli comme mot fainéant… c'est mou, et ça lui donne un côté très péjoratif. Comme il a été écrit sur mes bulletins de note tout au long de ma scolarité, je suis plutôt un dilettante. J'aime ce mot! C'est un mot riche en sens (au pluriel). Qui de l'utiliser avec une charge négative, qui de reconnaître celui qu'il définit comme quelqu'un de qualité! Je ne savais pas quoi en penser les premières fois que je l'ai vu écrit. A vrai dire, je ne savais même pas que ce mot existait! J'ai d'abord cru comme beaucoup que c'était encore un nouveau défaut qu'on m'avait trouvé… et puis j'ai appris à aimer ce mot. J'ai aussi appris à me complaire dans cette qualité. Le dilettantisme est, paraît-il, réservé aux esprits supérieurs! (Comme c'est prétentieux de ma part!) C'est un peu comme la mélancolie. Quand elle n’est qu’un penchant à la rêverie et à la méditation vague, la mélancolie a son charme et même sa poésie. Sa poésie. Je n'irais pas plus loin dans la définition de dilettante… je suis loin d'être linguiste et philosophe. Je m'y essaye parfois. Sans grand succès.
Et tout à coup mon esprit est vide, et plus rien ne me vient pour continuer à écrire. J'aime taper sur un clavier. J'aurais peut être pu être secrétaire. Mais je n'aime pas qu'on me donne des ordres. Donc non. J'aime taper sur un clavier. 'A keyboard', c'est plus joli. Une planche à clé quoi. C'est un peu comme jouer du piano. Jouer du piano m'a toujours beaucoup détendu. Et j'ai l'impression en effet qu'écrire me détend. C'est un très bon moyen de ne pas penser à tout et n'importe quoi. De ne pas penser à "Pourquoi j'écris? Pourquoi j'ai eu envie d'écrire? Pourquoi je me demande pourquoi j'ai eu envie d'écrire?" Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? A quoi ça sert? Mais comment fait mon cerveau pour en même temps se demander pourquoi j'écris, et l'écrire en relisant 'en même temps' pour vérifier qu'il n'y a pas de faute…??? Parfois j'aurais aimé être bête. Bienheureux les simples d'esprit? Il n'y a qu'en étant intelligent qu'on doit pouvoir se poser cette question sans doute. Je ne pense pas qu'il soit vantard de dire que je ne suis pas bête. Tout dépend de la référence. Tout dépend de la norme. Si on compte en année d'étude alors non je ne suis pas bête. (ou alors si! J'ai été bête d'en faire autant pour en arriver là – finalement, j'étais déjà intelligent avant! ) Si on compte en rentabilité des années que j'ai déjà vécues, alors ça se discute. Ça fait une heure que je me dis qu'il faut que j'aille prendre un café, sinon après il sera trop tard… en plus j'en ai envie… et puis voilà je ne l'ai toujours pas fait. Donc j'y vais maintenant. Tout le monde s'en fout. Mais j'aime bien parler de choses dont tout le monde se fout… Peut-être que je réfléchis sans cesse comme ça, à tout et n'importe quoi, tout simplement parce que je ne suis pas assez occupé. Parce que je ne suis pas assez captivé par ce que je fais. Ce que je fais ne mérite pas que mon esprit décide d'être monopolisé par cela. Ou aussi parce qu'il est important de "penser à autre chose". C'est souvent l'effet très bénéfique d'une pause clope. Pendant 10 minutes, malgré nous, et parce que l'action de fumer est automatique, même si elle est relativement complexe (on a vu pire cela dit!), et donc laisse l'esprit vaquer à des pensées diverses…. A diverses pensées aurais-je du écrire…. Et cela sans compter l'effet des molécules chimiques sur nos récepteur neuronaux… le deuxième effet kisscool quoi en quelques sortes. Ceci cela, ça, c'est, prout prout. J'avais le souvenir, lointain, que ma façon d'écrire n'était pas si mal. J'ai toujours été un faux scientifique. Sans doute suis-je aussi un faux littéraire. Un littéraire sans la culture qui va avec. Un batard quoi! Enfin bref. Avant c'était mieux! Mais c'est souvent comme ça. C'était toujours mieux avant. C'était mieux quand on était petit. (enfin, dans la plupart des cas). C'était mieux à l'école. C'était mieux quand on n'avait pas besoin de réfléchir tout le temps à tout plein de choses du quotidien, de l'avenir, du passé. Du passé surtout. L'avenir est une fonction du passé. Un passé – composé. On doit composer le passer pour en parler dans le futur. Voilà! la boucle est bouclée! et si on ne le compose pas, alors il est simple, ou encore imparfait… le futur? Un passé compliqué? Un passé perfectionné?

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